L’impermanence au cœur de 2020

Yi Jing dans « Le Livre des Changements » a écrit « La seule chose qui ne changera jamais, c’est que tout change toujours tout le temps ».

L’impermanence est vécue différemment selon chaque personne. Elle peut être source d’angoisse…ou source de vie !

Après l’année 2020 et les bouleversements engendrés, l’impermanence est peut-être LA notion à intégrer : elle nous a frappé de plein fouet. En quelques jours l’ensemble du soi-disant équilibre assuré a été remis en question.

On pourrait se poser la question de cet équilibre en se demandant s’il existait vraiment ou s’il est uniquement la projection par contraste avec ce que l’on a vécu depuis. L’intérêt de toute cette réflexion serait surtout de mettre en lumière le fait que rien n’est acquis, tout comme rien n’est perdu. Cette perception dépend du côté où nous sommes placés, de notre état d’esprit. Mais on peut tous s’accorder sur le fait que ce soit là.

On pourrait se demander pourquoi l’avoir en tête et faire une fixette dessus au risque d’angoisser de l’inconnu, de craindre en permanence ce qui va encore nous tomber dessus…mais peut-être est-ce aussi la clé de la raison et de la stabilité dans cette période de changements perpétuels ? On peut se fixer sur cette idée que cette crise, aussi inconfortable soit-elle, ne soit pas, non plus, permanente. On a tous à gagner à l’intégrer pour se rassurer et anticiper le peu que l’on puisse anticiper.

Pourquoi évoquer cette notion sur un site d’entrepreneuriat ? Parce que l’impermanence est au cœur de n’importe quelle aventure : tout est toujours à ajuster, à repenser, à améliorer, à développer. Et mal en prend au porteur qui pense avoir tout bien fait et tout bien pensé pour enfin se reposer sur ses lauriers : un nouveau défi pointera le bout de son nez incessamment sous peu !

Faisons un zoom sur l’année qui vient de s’écouler :

I/ A celles ou ceux qui subissent mais résistent à cette crise : tenez bon la barre et ajustez les voiles au maximum. Vous vous connaissez :

1. Vous savez combien de temps vous pouvez tenir.
2. Vous cherchez à vous adapter et avez tout remis suffisamment en question pour voir émerger de nouvelles idées.
3. Vous savez quels sacrifices vous êtes prêts à faire, et les limites à ne pas franchir.

Si ce n’est pas le cas alors je vous invite à vous poser pour répondre à ces trois points. Vous aurez alors toutes les cartes en main pour gérer la situation, et la pleine capacité aussi de dire « STOP ».

II/ A celles ou ceux qui se développent grâce à cette situation, soyez fiers ! Eh, y’a pas de honte à avoir ! Si pour vous le contexte est favorable, foncez. Tous les bateaux ne coulent pas pendant la tempête, et certains sont au contraire exceptionnellement portés par les vents. Est-ce que cela signifie qu’ils n’ont pas d’inquiétude, ou de peine pour ceux restés dans l’eau ? Pas du tout.

Vous pouvez les envier, c’est un sentiment humain bien que stérile. Mais vous ne pouvez pas regretter qu’ils n’aient pas coulé aussi. Cela vous aurait-il fait avancer ? Absolument pas.

Alors à celles et ceux qui réussissent et qui ont vu dans cette crise une opportunité, une nouvelle fois, je vous dis BRAVO ! Vous êtes et serez demain l’inspiration de ceux et celles qui ne passent pas la tempête avec le même succès. Soyez simplement vigilants : cette phase ne durera pas, profitez-en et continuez de réfléchir à la suite qui vous demandera sans doute un peu de créativité !

III/ A celles et ceux qui ont perdu ce qu’iels avaient mis tant d’énergie à construire : je suis désolée. Je suis désolée parce que les règles du jeu ont changé après que vous ayez accepté de jouer. Vous avez été trompés.

Vous pouvez être déçu.e.s, et en colère. Mais ne vous en voulez pas trop : même avec le meilleur business plan du monde, vous ne pouviez pas savoir. Un pas après l’autre, je vous souhaite de vous reconstruire et de garder confiance en vous : vous n’êtes pas à remettre en question et cette aventure n’est pas le reflet de la prochaine : quoi que vous décidiez de faire, vous êtes légitime à le faire.

Pour conclure, à nous tous qui sortirons chamboulé.e.s mais vivant.e.s – je ne sais qu’une chose : plus grand-chose ne nous fera peur.

Soyons fier.e.s de ce que l’on a fait, peu importe où nous en sommes aujourd’hui. Nous avons osé, nous avons essayé, nous nous sommes surpassé.e.s. Nous sommes plus riches de cette aventure que nous ne l’étions avant. Nous sommes en train d’acquérir une résilience, parfois une créativité, toujours une force, hors du commun. Mais ça, nous ne le verrons que demain. Quand cette situation impermanente sera passée. Un pas après l’autre…Demain arrive vite !