Êtes-vous plutôt « S’éloigner de » ou « Aller vers » ?

En PNL, un des méta-modèles (= processus mentaux) que l’on essaie de déterminer en début d’accompagnement, est de savoir si, pour ce qui concerne le schéma de motivation, l’accompagné.e est une personne qui se situe plus dans la catégorie « S’éloigner de » ou « Aller vers ».

On a tous des arguments qui correspondent aux deux catégories. Néanmoins, nous sommes souvent prédisposé.es à suivre un schéma particulier.

Dans cet article, voyons ensemble à quoi elles correspondent, comment savoir dans quelle catégorie on a tendance à se situer, et pourquoi l’une des deux est plus pertinente sur le long terme.

1/ Quels sont ces schémas ?

« Aller vers » : Une personne fait ses choix et ses projets dans l’objectif d’atteindre un but précis.

Exemples : « Je vise la médaille d’or. » « Je veux gagner en connaissances en PNL afin d’avoir de meilleurs résultats dans ma vie affective. »

La motivation principale du contexte est de se rapprocher de quelque chose : un lieu, un travail, une compétence…

« S’éloigner de » : Une personne fait ses choix et ses projets dans l’objectif de sortir de la situation dans laquelle elle se trouve.

Exemples : « Je ne veux plus être au pied du podium. » « Je m’intéresse à la PNL car la communication est rompue avec mes enfants. »

La motivation principale trouve sa source dans des circonstances considérées comme étant négatives.

Le point commun entre les deux est la poursuite d’un résultat positif. La motivation peut être aussi forte quel que soit le schéma d’origine.

L’important est de connaître son orientation afin de l’utiliser et d’être plus pertinent dans le processus de transformation. C’est pourquoi un coach voudra avoir connaissance du schéma dans lequel s’inscrit le/la coaché.e, afin de trouver les mots juste d’encouragement.

2/ Comment connaître son orientation ?

Afin de mieux identifier son schéma de motivation, un exercice de visualisation existe (lisez-le en entier puis faites-le les yeux fermés MAIS ne lisez pas le numéro 3/ de l’article avant d’avoir fait cet exercice pour ne pas être influencé.e).

Posez-vous quelques minutes afin de penser à l’objectif que vous désirez atteindre, au projet qui vous anime et au résultat qui en découlerait. Mettez-vous mentalement dans l’état d’esprit dans lequel vous seriez si vous aviez atteint cet objectif.

Afin de faciliter la visualisation, imaginez tous les aspects sensoriels autour de l’atteinte de cet objectif : quels seraient les bruits autour de vous, les images et l’environnement qui vous entoureraient, l’ambiance, les sensations que vous éprouveriez.

Amenez à vous tous les éléments permettant de vous projeter au maximum dans ce nouveau contexte.

Lorsque vous vous sentez entièrement projeté.e dans cette situation, tentez d’identifier ce qui vous motive le plus en vous focalisant sur votre ressenti :

Êtes-vous dans une situation totalement nouvelle, inédite ou meilleure ? > Aller vers
Vous sentez-vous soulagé.e à l’idée d’avoir accompli ce changement ? > S’éloigner de

Vous pouvez choisir n’importe quelle autre question, dès lors qu’elle soit là pour vous aider à visualiser la structure de vos pensées.

Vous devriez sortir de cet exercice avec une meilleure idée de votre orientation.

Lorsque vous l’avez identifiée, trouvez-vous les arguments de motivation correspondant afin de vous aider dans la poursuite de cet objectif.

D’autres exercices de visualisation adaptés au schéma défini existent également. Soit en mettant l’accent sur l’objectif accompli et tout ce qui peut potentiellement en découler de positif. Soit en mettant l’accent sur tous les problèmes qui pourraient exister si vous ne l’atteigniez pas et aux sensations de soulagement que vous ressentiriez à la réussite de cet objectif.

Même si l’orientation est liée au tempérament de la personne, elle peut aussi varier d’un objectif à un autre. Cet exercice peut donc être reproduit, comme un outil vous permettant d’y voir plus clair à l’instant T. Particulièrement aux moments où vous avez besoin de nouveaux encouragements pour continuer dans la poursuite de votre objectif.

3/ Quelle différence sur le long terme ?

Les deux orientations sont des formes valables de motivation car chacune peut vous rapprocher de votre objectif. Néanmoins, la différence peut être visible dans la qualité des résultats produits.

Une personne qui est motivée par le fait de « s’éloigner de », doit a priori faire l’expérience de la douleur pour prendre des mesure permettant de l’en éloigner. L’esprit inconscient est motivé par l’épreuve de l’inconfort. Une fois l’objectif atteint, de nouvelles idées ou de nouveaux objectifs n’apparaîtront pas à moins de se retrouver à nouveau dans une situation inconfortable voire douloureuse. Par conséquent, le « succès » est de courte durée. La courbe d’une personne « S’éloigner de » est souvent en dents de scie.

Reprenons les exemples plus haut :

Exemple 1 : « Je ne veux plus être au pied du podium » : Grâce à cette motivation, la personne est parvenue à obtenir une médaille à la course en question. Néanmoins, l’argument n’est plus adapté pour les courses suivantes, et il est probable que la motivation ne réapparaisse que lorsque les résultats ont à nouveau baissé par la suite. (Combien de fois avons-nous regardé un match et dit « ils ont cru qu’ils avaient gagné ils se sont relâchés ! »)

Exemple 2 : « La communication est rompue avec mes enfants » : Via la PNL, la personne a essayé de comprendre le fonctionnement de ses enfants afin de renouer avec eux et on peut imaginer que cela ait réussi. Cependant, si la motivation n’est pas sur un objectif plus durable et général, il est possible qu’une fois la communication facilitée cette même personne relâche l’effort de compréhension de ses enfants et reprenne une attitude / des paroles provocant leur éloignement.

Une personne centrée sur « aller vers » n’a pas besoin de cette expérience de la douleur pour avoir envie d’avancer. Ses objectifs ont tendance à s’accroître dans le but de satisfaire une motivation intérieure. La courbe est autre : le trace monte, se stabilise à l’atteinte d’un objectif, puis la démarche étant familière le tracé remonte dans la recherche d’un nouvel objectif, avant de se stabiliser à nouveau.

Le sentiment de sécurité est plus facilement atteignable par une personne qui est motivée par la volonté d’ « Aller vers » car elle n’est pas obligée de perdre à nouveau avant de se relever.

Le « P » de PNL représente le mot « programmation » car ses pionniers partaient du principe que nos modes de fonctionnements sont programmés par notre expérience, notre vécu, nos cartes de la réalité. Par conséquent, si nous avons été « programmé.e.s » dans un sens, il n’y a pas de raison, une fois conscient.e de ce fonctionnement, que nous ne puissions pas inverser la tendance.

Ainsi, pour chaque motivation « S’éloigner de » (à garder si c’est votre fonctionnement, car cela peut être une vraie source de motivation) je vous propose de chercher une motivation supplémentaire « Aller vers ». Ces dernières vont vous permettre de mieux visualiser l’objectif, de définir le contexte dans lequel vous saurez que vous l’aurez atteint, et donc de le reconnaître quand ce sera le cas. A l’atteinte de cet objectif vous serez davantage en mesure de constater les avantages que vous avez obtenus et que vous ne voudrez pas perdre. La simple motivation de ne pas vouloir perdre ce que vous avez sera votre frein pour ne pas retomber dans le schéma précédent. Peut-être verrez-vous d’autres objectifs arriver, ou peut-être aurez-vous trouvé ce sentiment de sécurité suffisant à votre bien-être.

C’en est fini pour ces lignes sur ce méta-modèle issu de la PNL que je trouve intéressant et riche d’enseignements…sur nous-mêmes et sur les autres ! Je rappelle que ce qui est écrit ici n’a pas valeur d’évangile, à vous de vous faire aussi votre propre opinion sur la question, de réfléchir et / ou développer certains aspects si cela semble pertinent pour votre fonctionnement.